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Louer une résidence secondaire pour contrer la crise du logement
Louer une résidence secondaire pour contrer la crise du logement
Jasmin Roy-Rouleau, Cap-Chat
Après s’être promené un peu partout au Québec pour le travail, Jasmin Roy-Rouleau s’est installé à Cap-Chat en 2017 dans une maison qu’il a rénovée pendant 4 ans. Ne pouvant plus rester en Gaspésie après la pandémie, il a décidé de tout de même garder sa maison pour la louer à quatre colocataires afin de contribuer à l’augmentation de l’offre locative inadéquate en Haute-Gaspésie.
Organisateur communautaire pour le CISSS au Bas-Saint-Laurent, Jasmin a toujours été sensible aux enjeux de pauvreté et d’inégalité sociale. C’est pourquoi, lorsqu’il a mis sa maison de bord de mer en location en 2022, il n’a pas considéré l’option qu’offre Airbnb. Sensible au manque de logement et à l’explosion des coûts durant la pandémie, il a préféré faire le choix plus aligné avec ses valeurs de louer sa résidence à long terme:
« Ça l’aurait été un bon choix pour mon économie personnelle de la rendre disponible sur Airbnb, mais un moins bon pour l’économie de la région qui manque de main-d’œuvre, freinée par le peu d’options d’hébergement ».
Au-delà de l’avantage financier pour un propriétaire de louer sa maison ou d’habiter en colocation, c’est donc toute l’économie de la région qui en bénéficie selon Jasmin. L’hébergement qu’offre Jasmin en est un qui est aussi accessible.
Les locataires de Jasmin, de jeunes artistes et artisans qui proviennent de l’extérieur, apprécient la possibilité d’habiter en colocation, et ce, à l’année.
Le témoignage d’Anatole, locataire de Jasmin:
« Je suis content de ce que Jasmin offre, c’est-à-dire de proposer une maison avec suffisamment de chambres pour que ce soit une colocation… c’est rare d’avoir des colocations en Gaspésie, à l’année, hiver comme été […] l’hiver est long, il y a peu de gens et c’est important d’être entouré et de ne pas vivre seul, tout le monde n’est pas en famille ou en relation et ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de se permettre un appartement seul. Que Jasmin tient à ce que la location de sa maison soit seulement sur le long terme crée de la stabilité pour mes colocs et moi, une stabilité de logement et financière, ce qui a tellement d’impact sur la santé mentale! C’est une grande chance et une super belle opportunité! ».
Sur la photo, on y voit trois des quatre locataires: Anatole, Axelle et Julie
Crédits photo: René Faulkner
« L’intégration d’un nouvel arrivant dans une communauté dépend d’une stabilité de logement » selon Jasmin.
En effet, l’impact social et le sentiment d’appartenance à la Gaspésie sont d’autres avantages de la location à long terme selon Anatole :
« D’être forcé de partir ailleurs à chaque été fait en sorte que tu t’attaches moins au village, à la région et tu crées moins de lien avec les gens, les activités, la région ».
Anatole et ses colocataires actuels, impliqués dans diverses organisations, contribuent à forger la communauté de la Haute-Gaspésie en organisant ensemble de petits événements artistiques et en participant à nombreux projets variés. C’est donc dire que la location d’une résidence secondaire en Gaspésie peut avoir un grand impact économique, social, communautaire et culturel sur sa région.
